OOTD || Qu’est-ce qu’il fout à lancer un regard glacial au portier qui le regarde un peu trop longuement à son goût ? Il entre dans ce club où il ne pensait pas mettre les pieds ce soir. C’est qu’il avait d’autres chats à fouetter, lui ! Hélas, Mikihiko en avait décidé autrement. Dire que Shukumei le connaît depuis des années… depuis… le premier jour où il a eu des démêlées avec la mafia ? À moins que ce ne soit le premier jour où il a eu des ennuis avec un clan adverse… Le jeune homme n’en est pas trop certain. Il est cependant sûr qu’il avait eu peur d’être démasqué, passant à un cheveu d’être surpris alors que les traits de Yoshiki s’effaçaient pour laisser place à Shukumei. Il ne s’était pas méfié de lui, à l’époque. Le propriétaire du café lui avait semblé doux et sans histoires et il ne maîtrisait pas encore la lecture des pensées. Il était meilleur pour fermer son esprit, pour empêcher les autres de lire ce qui se passait dans sa tête. Ses professeurs ayant jugé plus judicieux de lui apprendre ce don en premier, puis ensuite celui de lire les pensées. Ce qui se passait dans la tête de Mikihiko ne lui était donc pas un secret. Il savait que son aîné était perturbé par plusieurs choses, que de lourdes pensées venaient assombrir ses sourires pourtant lumineux. Il avait d’abord essayé de l’égayer, à sa manière particulière et avait ainsi eut l’idée d’amener Venus à son café. À défaut de pouvoir s’y rendre souvent sous sa forme de Shukumei, puisqu’il passe davantage de temps à jouer les Yoshiki, sa sœur/fausse femme pourrait venir embêter le nippon. Lui-même passait de temps en temps, sous sa forme mafieuse, n’étant évidemment pas reconnu par son ami. C’était étrange au début, de faire comme s’il ne le connaissait pas, mais il s’y était rapidement habitué.

Plus il avait appris à maîtriser le don de lecture des pensées, plus celles de Mikihiko l’avaient laissé perplexe. Il ne devait pas savoir que le plus jeune pouvait les lire, donc… il ne pouvait pas se les inventer ? Ou il passait constamment son temps à surveiller ce qu’il pensait ? Yoshiki lui-même fait très attention à ce qu’il laisse filtrer, ayant conscience que sa vie pourrait être en danger. Cependant, le propriétaire de café fait-il de même ? Si oui, il aime beaucoup trop jouer avec le danger… ses pensées semblant beaucoup trop souvent trahir de possibles faiblesses qui pourraient être utilisées contre lui. À moins que ce ne soit une image qu’il ne se donne ? L’agent infiltré en doute fort… Lorsque Yoshiki lui a officiellement été présenté, il y a quelques mois de cela, la surprise avait pu se lire sur son visage pourtant fermé, habituellement. Il s’en doutait, après tout ce qu’il avait entendu traverser la tête de Mikihiko, mais en avoir ainsi la confirmation qu’il ne pouvait plus nier… Ça avait été un choc quand-même. Il s’était toutefois rattrapé et n’avait donné aucune raison à cette réaction qui en avait surpris plusieurs. Son silence avait toutefois été perçu comme une réaction plus normale. Ayant été mandaté par ses supérieurs mafieux et policiers sur le cas de son aîné, il s’était retrouvé à le fréquenter sur une base plus régulière. Il s’amusait, en silence, de voir le pauvre Mikihiko aux prises d’un dilemme amoureux… pour ses deux personnalités. Il ne pouvait rien en dire et jugeait plus sécuritaire de ne pas s’aventurer sur ce terrain non plus. Donc, le plus jeune a pris l’habitude de faire comme s’il ne savait rien et qu’il ne ressentait lui-même rien.

Cela ne l’empêche pas de ne pas trop savoir s’il est content ou blasé d’être la personne (Yoshiki) que Miki a décidé d’appeler, alors qu’il semble être dans un état particulier, dans ce bar. La musique n’est pas exactement du genre qu’il apprécie, mais il se contente de soupirer lourdement et de garder une tête blasée. Les mains dans les poches, il traverse la foule, se fichant de bousculer des gens. Il toise du regard ceux qui osent se demander qui les a poussés, ils avaient qu’à ne pas être au milieu du chemin !

-« Fujiwara… dans quel genre d’endroit tu me fais venir…? » commenta-t-il, l’ayant enfin trouvé.

Yoshiki ne l’a jamais appelé par son prénom, cela les rapprocherait trop et son personnage est froid et distant. Puis de toutes manières, il vaut mieux pour eux deux qu’ils ne commencent pas à embrouiller leur relation, non ? Ce serait beaucoup trop compliqué… Le jeune homme passe une main dans ses longs cheveux, lançant un regard désabusé autour d’eux.

-« Qu’est-ce que tu aimes de ce genre de club ? » demanda-t-il, en reposant son regard mystérieux sur lui.

Il cherchait à comprendre ce qu’on pouvait apprécier… La musique était forte, pas bonne. Les gens étaient mal habillés, selon lui et ne sentaient pas tous très bons, ayant trop chaud dans cet espace bondé et clos. Leurs pensées étaient bruyantes, débiles, embrouillées par l’alcool et clairement teintées d’envies perverses…

crédit(sarasvati) || ft.@Fujiwara Mikihiko

OOTD || Des pensées inavouables, impures, des envies de meurtres, de baiser… Une multitude de voix étrangères ne demandaient qu’à venir murmurer à son oreille et dévoiler tout ce qui se passait dans la tête des personnes présentes dans ce club. Yoshiki en était blasé, trouvant cons plus de la moitié des gens qui s’y trouvaient. Ce qui leur traversait la tête était si insipide, si vide… Tous ces cerveaux insouciants, qui vivent paisiblement, qui n’ont pas peur d’être démasqués et qui ne connaissent probablement rien du danger. À moins que ce ne soit lui qui ne soit devenu aigri, à cause du travail et du rôle qu’il doit jouer. Au final, qui est le vrai lui ? Shukumei, personne qu’il est avec sa famille et avec sa sœur ? Pourtant, le jeune homme ne peut plus que rarement être cette personne. Les occasions de revenir à sa vie précédente sont rares, puisqu’il a plus ou moins gravi les échelons mafieux, au fil des années. On a plus souvent besoin de Yoshiki, il doit plus souvent répondre présent à l’appel… Personne ne le sait, pas même Venus, puisqu’il préfère tenir tout le monde loin des dangers qu’il côtoie lui-même. Yoshiki est-il donc sa véritable personnalité ? Il n’est sensé être qu’un rôle pourtant, un visage qu’il s’est créé pour protéger Shukumei et ses proches… Son cœur se doit d’être droit et de se rappeler que s’il frôle la mort, jouant ainsi une double vie, c’est parce qu’il veut les arrêter, que le mal qui ronge l’archipel ne cesse… mais les mafieux sont-ils vraiment le problème ? Peut-être en a-t-il déjà trop vu ou trop vécu, ses valeurs vacillent, parfois, son esprit s’embrouille et la ligne devient parfois difficile à retrouver… Tout comme sa propre identité.

C’est Yoshiki et non Shukumei que Mikihiko a décidé d’appeler, alors qu’il était dans un état second. Pourquoi ? Préfère-t-il le mafieux au jeune homme sans histoire ? Ou est-ce parce qu’il croit Shukumei marié à sa sœur (parce que non, il n’a jamais eu le cœur de le corriger, ça le fait si rire) ? À moins que ce ne soit parce que Shuku est toujours si occupé, si peu présent, alors il s’est rabattu sur Yoshi ? Le mafieux ne lui pose pas la question, il n’est pas sensé savoir pour ses sentiments, encore moins pour l’existence de son « rival », qui n’est nul autre que lui-même ! Il ne fait aucun effort pour cacher que l’endroit ne lui plaît pas, or, il ne part pas pour autant. Yoshiki n’est pourtant pas du genre à se faire chier et à s’imposer quelque chose qu’il ne veut pas. Donc, s’il est là… c’est parce que son aîné l’a appelé. C’est aussi la raison pour laquelle il reste et  n’a pas retourné les talons, après l’avoir retrouvé et avoir commenté son choix de lieu.

-« Tanaka... »

-« T’attendais quelqu’un d’autre ? » demanda-t-il directement, son ton étant un brin sec.

Il est toujours comme ça, peu de mots, farouche… mais il faut dire que s’il apprend que Mikihiko s’est trompé et espérait une autre personne, il ne le prendra pas bien. Il soupire et regarde vite fait la foule qui les entoure. Aucun danger n’attire son attention, des gens dans toutes sortes d’états, qui dansent, boivent, s’allument… voilà. Son regard perçant revient sur son aîné, lui aussi a ce regard embrumé par l’alcool… Yoshiki ne peut s’empêcher de se demander ce que ça donnera un Miki bourré, mais il n’en dit pas mot et lui demande plutôt ce qu’il trouve à cet endroit puant et envahissant.

-« Pas spécialement. »

Les prunelles sombres du mafieux ne quittent pas celui qui l’a fait venir ici, alors que ce dernier préfère perdre son regard dans la foule. Le plus jeune préférait quand son aîné le regardait… il était mignon aussi à rougir, même si en apparences, Yoshiki ne réagissait à rien.

-« Mais cela permet de t'évader. »

Il se pince les lèvres et ne dit rien, se contentant de lui lancer ce regard sérieux qui veut tout et rien dire. Le mafieux prit une profonde inspiration, qu’il regretta aux effluves qui l’attaquèrent, puis se retourna vers le barman pour lui ordonner de lui servir quelque chose de très fort. Il ne serait pas saoul, jouissant d’une bonne endurance, mais il ne pourrait pas rester ici sans rien boire. Un coup de hanche le surprit, il tourna la tête en lançant un regard noir, mais se radoucit en voyant que c’était Miki. Yoshiki hocha la tête en soupirant, découragé, de le voir si joyeusement lancé dans son évasion aux notes alcoolisées. Il prit le verre que lui présenta le barman et reporta son attention sur son aîné qui dansait. Le mafieux ne savait pas s’il le trouvait mignon ou… à mourir de rire, à le voir comme ça. Dans un cas comme dans l’autre, il se contentait de garder cette expression impassible, en buvant son verre et le fixant. À quoi Mikihiko avait-il pensé en l’invitant ici ? Attendait-il que Yoshi n’aille le rejoindre ? Non parce que… juste… non. Ça ne collait pas au personnage trop sérieux pour faire ça. On lui avait demandé de veiller et surveiller son aîné, ce n’était pas dans la description de tâches, ça ! La gorge en feu grâce à l’alcool, il pouvait sentir cette douce chaleur en lui. Il roula les yeux, but sa dernière gorgée, puis posa son verre avant de traverser les gens pour aller retrouver Miki.

-« À trop s’évader, on peut se perdre et ça peut devenir dangereux… » lui murmura-t-il, sérieusement, à l’oreille.

Un petit sort discret est lancé par ses soins à une personne qui regarde un peu trop son aîné. Il faut dire que les pensées qui accompagnaient ce regard ne lui plaisaient guère. Ses mains reviennent dans ses poches et il évite au mieux les autres danseurs, ne se gênant pas pour toiser ou repousser ceux qui l’approchent. Il est venu ici pour Mikihiko, pas pour eux. Yoshiki a conscience de l’ironie de son commentaire, mais il continue d’agir comme si de rien n’était. C’est aussi sa manière de lui dire d’être plus prudent, de faire plus attention… Il ne danse pas, contrairement aux autres, mais il reste près de son aîné. Un chien de garde en somme, c’est probablement à ça qu’il ressemble, mais il s’en fiche. Il devait être un garde de la reine d’Angleterre, dans une autre vie.

crédit(sarasvati) || ft.@Fujiwara Mikihiko